Relations et THQI, comment est-ce en réalité?

  • Relations et THQI, comment est-ce en réalité?

    Publié par ivan le 10 mars 2023 à 11 h 48 min

    Le sujet des relations sociales et amoureuses HPI est déjà largement débattu et exprimé, surtout en ce qui concerne le vécu personnel des uns et des autres.

    La « case HPI » est en principe définie par la mesure du QI selon des tests reconnus. Cependant ces tests étant calibrés selon certains critères, il se peut que certaines personnes HPI ne soient pas correctement diagnostiquées, l’inverse pouvant aussi être vrai. Ce principe d’exception devient prétexte à beaucoup de personnes en mal de vivre de se convaincre de leur statut d’HPI pour se trouver une raison à leur malaise, étant donné qu’il est beaucoup plus acceptable de se considérer malheureux comme HPI que comme dépressif pour une multitude d’autres raisons aboutissant à une remise en question de soi.

    Considérons ce débat comme stérile pour le propos qui suit. Admettons simplement que certains HPI ne sont pas reconnus alors que d’autres sont abusivement reconnus. Nous nous arrêterons ici à la définition communément admise de la mesure du QI.

    Comme pour tout ce qui a trait aux caractéristiques mentales, il existe probablement autant de types de HPI que de HPI ; Chacun est différent, a son propre vécu, ses propres particularités, ses propres émotions, ses propres faiblesses et forces, etc.

    Ce qui caractérise la majorité des HPI est une capacité intellectuelle supérieure à une norme bien définie. Il est évident que plus on s’éloigne de cette norme et plus la différence est marquée, étant entendu qu’une zone en dégradé de gris existe entre la normalité et l’exception que ce soit vers le haut ou vers le bas.

    Cette différence s’accompagne généralement d’un sentiment de solitude non pas proportionnel mais exponentiel selon la différence de QI par rapport à la population générale. Non seulement l’individu HPI se sentira incompris et isolé par les autres, mais la réciproque sera vraie également. L’individu HPI se verra considéré comme « anormal » ou « asocial » par son entourage alors que lui-même se sentira incompris la plupart du temps.

    Etant admis que le QI est essentiellement inné, l’individu HPI a connu cette différence tout sa vie et à part se comparer à son entourage, n’a jamais pu vivre autre chose que sa propre condition. La plupart ont ainsi pu adopter au fil du temps des stratégies plus ou moins volontaires et élaborées leur permettant d’accéder à une vie sociale et sentimentale acceptable voire satisfaisante.

    Selon ma propre perception, il semble qu’il existe une zone critique de QI que j’estime grossièrement entre 130 et 145 (entre 2 et 3 déviations standard), dans laquelle les individus se sentent le plus isolés. En-dessous on revient dans la zone de « normalité » avec un optimum vers 125 (entre 1 et 2 déviations standard) où on est considéré comme intelligent sans pour autant être trop différent, ce qui permet à cette population de briller professionnellement et socialement. Au-delà de trois déviations standard, les capacités intellectuelles sont telles qu’il devient possible d’adopter des comportements « normaux » sans trop d’efforts, permettant aussi d’accéder à une vie sociale avec la majorité de la population.

    Je me situe personnellement dans cette dernière catégorie et c’est celle-ci que nous allons développer.

    Le THPI (ou THQI) devient ainsi une sous-catégorie à part car au-delà de ses facultés intellectuelles, le vécu de sa différence est différent des HPI. Il est en réalité très différent mais il dispose en parallèle d’une capacité d’adaptation hors du commun qui lui permet de vivre en société indifféremment selon le niveau intellectuel des personnes qu’il a en face de lui. Sans effort, il sera capable d’apprécier la compagnie de personnes de tous les niveaux et il pourra aussi être apprécié par ces personnes comme quelqu’un de brillant mais finalement pas trop différent d’eux.

    Pour simplifier, nous pourrions comparer ce comportement à celui d’un super héro comme Superman. Au quotidien, Superman est Clark Kent, un individu maladroit et timide, gris et quelconque, celui qu’on ne voit pas mais dont on apprécie l’effacement et la gentillesse. Superman n’est pas malheureux quand il est Clark Kent car même si son alias semble faible et timoré, il sait aussi quels sont ses pouvoirs réels et sa vraie force. Superman ne peut pas être Superman en permanence car dans ce cas il serait seul et isolé, aucune vie sociale ne serait possible pour lui car il sera perçu (à juste titre) comme un extraterrestre.

    Le THQI est Clark Kent au quotidien. Il se fond dans la population et est une personne qui se veut agréable. Ce rôle ne le gêne pas car il sait de quoi il est capable et connaît ses vraies capacités ; Il a confiance en lui. Cependant de temps en temps le THQI abandonne son rôle et devient lui-même, il surpasse tout son entourage et accompli l’impossible. Aussitôt cependant il retourne dans son rôle, car son expérience passée lui a appris qu’exprimer ses facultés engendre jalousie et incompréhension.

    D’un point de vue professionnel, le THQI est souvent excellent et peut accéder à une carrière brillante si il s’en donne les moyens. Cependant sa capacité d’analyse et de déduction supérieure est source de frustration car il doit composer avec d’autres intervenants à qui la position hiérarchique donne plus de droit au niveau décisionnel. Pour un problème donné, le THQI peut souvent trouver une solution rapide et efficace mais son discours peut aussi être ignoré selon sa position ou pire, être incompris. A ceci s’ajoutent les jalousies et ambitions personnelles des uns et des autres qui n’ont aucun intérêt à ce que le THQI les surpasse. Il peut parfois s’ensuivre un sentiment de frustration de percevoir une réalité limpide mais en même temps de constater que d’autres ayant plus de légitimité pataugent dans leur bêtise.

    Comme les HPI, les THQI ont tendance à se poser beaucoup de questions et à ne pas accepter les faits sans les comprendre. A titre d’illustration, la crise Covid a été assez révélatrice du décalage dans la perception des faits par rapport à la population générale. Le HPI/THQI a la plupart du temps mis en question les informations et directives officielles en cherchant à comprendre à la fois les mécanismes de l’épidémie mais aussi tout ce qu’elle a provoqué au niveau humain, social, politique, économique, médical, philosophique etc. Ce comportement pourtant tout à fait naturel pour un HPI/THQI a souvent été interprété comme de la stupidité par la majorité et pire, associé aux thèses complotistes et autres idioties se situant dans l’autre extrême du spectre de l’intelligence.

    J’ouvre une rapide parenthèse de mon cas personnel : J’ai dès le départ cherché à évaluer statistiquement le risque que présentait réellement ce virus, sur base des informations disponibles. Au bout de quelques semaines, il m’a parut évident que le risque était relativement faible et que les conséquences bien que tragiques pour certains, restaient globalement normales pour un être humain. En comparaison, il m’a très vite semblé absurde toutes les mesures mises en œuvre tant elles étaient disproportionnées par rapport au risque du virus lui-même, à un tel point qu’elles m’ont semblé bien plus dommageables. Parallèlement j’avais déjà bien compris que le vrai problème serait politique étant donné que nous vivons avec l’illusion d’un système de santé à toute épreuve alors qu’il est en réalité très défaillant. Nos dirigeants ne pouvaient pas se permettre cette remise en question, le système de santé étant un pilier de notre modèle socio-économique européen. De plus nous avons assisté à une surenchère de mesures entre états, chacun se voulant plus efficace que l’autre tout en le copiant, car l’inaction d’un état alors que d’autres étaient dans la sur-action aurait été inacceptable politiquement.

    Tout ceci me semblait d’une évidence absolue mais chaque tentative de ma part pour l’expliquer s’est soldée par de l’incompréhension et la plupart du temps par des critiques acerbes voire des insultes. Cet exemple illustre à mon avis très bien la frustration qu’on peut ressentir en tant que THQI et la sensation de solitude qu’elle entraîne parfois. Il faut apprendre à vivre avec.

    Il est un domaine dans lequel il semble condamné à la frustration plus ou moins éternelle : la vie sentimentale.

    Nous avons vu que les capacités du THQI lui permettent d’être un parfait caméléon au sein de la population générale, le Clark Kent/Superman du QI au quotidien. Cependant dans la vie sentimentale il en va tout autrement pour plusieurs raisons.

    Le premier obstacle est la rencontre amoureuse. Sans rentrer dans tous les mécanismes chimiques et psychologiques de la rencontre amoureuse, il est admis qu’une haute intelligence n’est pas un critère attirant. C’est plutôt même le contraire, car l’amour est avant tout basé sur l’émotionnel et non sur la logique ou la raison. Ce sentiment est même la plupart du temps incompatible avec la raison, tout du moins pour la plupart des personnes normo-pensantes.

    Le THQI sera ainsi souvent perçu comme froid et ne suscitera que peu d’enthousiasme lors de ses rencontres éventuelles. Il se peut qu’il soit souvent considéré comme l’ami intelligent à qui on demande conseil mais sans susciter le moindre émoi amoureux. Souvent ses partenaires lui sortiront la phrase habituelle « tu réfléchis trop » ou « est-ce qu’on ne peut pas simplement se détendre ? » ou encore « tu es trop coincé, tu ne te laisses pas aller ».

    Cependant le THQI peut toujours compter sur son super-pouvoir pour surmonter cet obstacle et à force de persévérance et d’ingéniosité, il parviendra à séduire en mimant habilement les comportements appropriés. Paradoxalement, donner l’impression de se détendre à son/sa partenaire lui demandera des efforts continus pour paraître ce qu’il n’est pas.

    Cette première épreuve passée, la relation qui s’ensuivra sera par contre plus difficile à gérer. En effet, le THQI ne pourra pas utiliser de son super-pouvoir à l’infini et finira tôt ou tard par se fatiguer. Sa vraie nature finira par (re)faire surface au sein du couple et risquera de mettre en péril la relation. Le ou la partenaire pourra avoir l’impression d’avoir été dupé et prendra ses distances.

    Dans le meilleur des cas, la relation se poursuivra mais risquera de rester instable et fragile. En effet, le THQI se verra obligé de continuer à déployer efforts et ingéniosité pour être ce que l’autre attend qu’il soit mais sans jamais complètement y parvenir en permanence, ce qui générera inévitablement des disputes et incompréhensions. Le THQI quant à lui ressentira une frustration grandissante de devoir continuellement être dans l’effort pour continuer à plaire au quotidien sans jamais pouvoir s’exprimer librement ou plus généralement être lui-même. Les centres d’intérêts resteront différents mais plus largement l’approche de la vie et de ce qui l’entoure restera différente ou même incompatible.

    Inutile de sombrer dans le pessimisme, le THQI pourra malgré tout trouver de la satisfaction dans sa vie sentimentale mais il lui manquera toujours quelque chose : cette complicité spontanée et naturelle propre aux couples qui durent.

    Il faut aussi mettre en évidence un autre écueil au sein d’un couple avec un THQI : Le partenaire percevant consciemment ou non la particularité de son conjoint, éprouvera souvent la frustration de se sentir dévalorisé. Involontairement, la vraie nature du THQI transparaîtra au quotidien car il continuera à assouvir sa soif de nouveaux défis, d’acquisition de nouvelles compétences, de savoir. Il continuera de réussir tout ce qu’il entreprend sérieusement et trouvera sans effort les solutions aux problèmes du quotidien. Le conjoint pourra se sentir inutile et aura l’impression d’être perçu comme inférieur alors qu’il percevra le THQI comme quelqu’un d’arrogant manquant de modestie voire dominateur.

    La seule chance du THQI serait de rencontrer quelqu’un qui partage la même particularité. Malheureusement les THQI sont très rares (bien plus que les HPI, la statistique est moins de 0,1% de la population comparativement aux HP qui représentent environ 2%) et la probabilité d’une rencontre entre deux THQI d’un âge similaire et se plaisant mutuellement est à peu près nulle malgré la spécialisation de certains sites de rencontre (qui se doivent malgré tout de rester très généralistes pour rester rentables).

    Par conséquent, le THQI devra apprendre à apprécier une relation amoureuse avec une personne qui ne sera pas de son niveau intellectuel. A un moment donné, il lui faudra aborder ouvertement le sujet de sa différence avec son conjoint pour exorciser un mal qui pourrait miner le couple. Le conjoint quant à lui devra accepter la vraie nature du THQI sans se sentir mal à l’aise ou inférieur ; Lois Lane devrait accepter de vivre avec Clark Kent en ayant conscience qu’il est Superman.

    En conclusion, être THQI n’est pas réellement une bénédiction contrairement à la croyance populaire. Le THQI suscite injustement de la jalousie pour un état dont il n’est pas responsable alors qu’en tant que THQI on peut se sentir jaloux des personnes au QI normal vivant dans l’insouciance et un bonheur simple et naturel.

    kitsunebi a répondu il y a 2 semaines 3 Membres · 3 Réponses
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  • kitsunebi

    Membre
    10 mars 2023 à 20 h 14 min

    On ne choisit pas vers qui on a envie de se rapprocher voire de qui on tombe amoureux et pour qui on va vibrer, mais pour moi l’intelligence perçue est un critère important au niveau de l’attirance. Il n’y a rien de plus attractif émotionnellement – et sexuellement – que de percevoir que quelqu’un est intelligent (notamment à travers sa compréhension, ses analyses, sa façon de s’exprimer, sa subtilité…), s’il a aussi certaines valeurs morales, du caractère, une personnalité intense (aussi douce que violente parfois, si nécessaire), de l’humour, des goûts communs, aussi… Mais on aime aussi l’autre à travers nos sens. Et plus les critères sont nombreux et élevés, et plus on peut vibrer… On peut se sentir en résonance… Mais plus encore si ce qu’on ressent est partagé, car la non-réciprocité est un tue-l’amitié ou tue-l’amour et un tue-désir, aussi. Et ne pas se sentir respecté aussi…

    Et si l’intelligence ne se limite pas au QI pour moi, il est clair qu’il faut un minimum de capacités cognitives, dont émotionnelles, et qu’il est difficile de se sentir à sa place avec quelqu’un qui n’est pas capable de nous comprendre et qu’on ne peut pas comprendre. Mais si quelqu’un est capable de voir autant de choses que nous, faire les mêmes analyses que nous, de ressentir les mêmes choses que nous, si on peut partager avec l’autre, se comprendre mutuellement, ressentir de la complicité… Cela peut apporter beaucoup de plaisir et de joie. Et d’amitié ou d’amour. Et un sentiment d’appartenance…

    Le THQI n’est pas un critère bloquant, loin de là, pour attirer l’autre. Je pense que cela dépend aussi de la personnalité de la personne que le THQI a en face de lui. Avoir de l’assurance, ne pas manquer de confiance en soi, c’est primordial pour être capable d’apprécier les qualités de l’autre et aller jusqu’à s’en euphoriser (et en bénéficier !). Et la confiance en soi est également indispensable pour ne pas ressentir de la jalousie face à toutes les personnes qui chercheront à se rapprocher de la personne qu’on aime, peu importe ce qu’elles peuvent penser et ressentir. Car il faut aussi… Réussir à faire sa place auprès de l’autre ?

    Mais THQI ou non, lorsque quelqu’un a soudain l’impression de se sentir dépassé par toi dans certains domaines où il a toujours été le meilleur et/ou qu’il se sent attiré voire amoureux – le fait de ressentir l’autre “puissant” pouvant entraîner un sentiment de protection, voire du désir et/ou de l’amour – alors qu’il ressent assez peu ce genre d’émotions et sentiments, cela peut le bouleverser. Et s’il a rarement voire n’a jamais vibré autant avec quelqu’un d’autre, cela peut le rendre obsessionnel. Mais malheureux s’il ne ressent pas de réciprocité et qu’il ne sait pas gérer cette frustration, d’autant plus si elle est intense… Mais il n’existe pas de vaccin contre l’amour. Et on a beau essayer de respecter des « gestes barrières », ce virus réussit quand même à passer, un jour ou l’autre… THQI ou non.

  • maponos-harmonix

    Membre
    10 mars 2023 à 20 h 41 min

    😩 Je note que l’industrie du test à encore de beaux jours devant elle! L’utilisation de l’effet Barnum et autres comme levier commercial………. J’estime qu’un THQI est capable (c’est un grand naïf qui le dit), de se rendre compte de ça! Je ne nie pas l’existence d’individus qui trouvent un confort à cette identification (les parents avec leurs enfants , c’est très à la mode!), mais de toutes manières cette imposture est d’une grande fragilité est ne tiendra pas bien longtemps 😆!

    Pour le coté rencontrer sa moitié, déjà hpi ou hpe ……c’est 2% de la population si j’ai bien compris, alors quand t’es THQI …………..c’est la merde! Disons le clairement! Trouver l’être compatible est plus ambitieux que de vouloir gagner deux fois dans la foulée à la loterie! C’est l’impression que ça me fait. On écrira sur ma pierre tombale: Il a cherché! Il y a tant de facteurs qui rentrent en ligne que……..

  • kitsunebi

    Membre
    10 mars 2023 à 21 h 17 min

    Il y a des THQI identifiés qui se sont fait vacciner… 🙂

    Sinon, les THQI ne sont pas vaccinés contre le fait de tomber amoureux d’une personne non THQI… Et inversement. 🙃